La vision pour Sensescape était d'imaginer un espace où l'architecture deviendrait un champ de perception actif plutôt qu'un objet fixe. Le défi était de concevoir un environnement capable d'accueillir le silence et la stimulation, la relaxation et l'intensité, sans montrer les mécanismes qui le rendaient possible. Le brief préconisait un lieu à la fois intemporel et expérimental, un sanctuaire où les visiteurs pourraient déconnecter et, en même temps, un laboratoire vivant de conception multisensorielle.
Notre stratégie de conception était de supprimer la distinction entre architecture et nature. Nous avons façonné des volumes fluides, des murs incurvés et des plafonds qui semblent croître au lieu d'être construits. Les matériaux ont été choisis pour leur interaction avec la lumière et le toucher : composites biosourcés, fibres naturelles et panneaux translucides qui brillent doucement. L'ambition était de créer une continuité, entre le son et le silence, entre le solide et le vaporeux, entre l'homme et l'environnement, afin que chaque perception fasse partie d'un flux cohérent.
Les systèmes qui animent Sensescape sont présents mais invisibles. La lumière change au fur et à mesure que les visiteurs se déplacent, réagissant en termes de luminosité et de teinte. Les paysages sonores s'adaptent à la circulation, créant une résonance lorsque les groupes se réunissent et se fondent dans l'intimité lorsqu'ils se dispersent. Les odeurs sont libérées subtilement pour marquer les transitions d'une zone à l'autre. Toute cette technologie est dissimulée dans l'architecture elle-même, intégrée aux murs et aux surfaces, de sorte que le visiteur ne perçoit jamais les appareils, mais uniquement l'atmosphère. Le résultat est un espace qui semble vivant à part entière.
Sensescape montre comment l'architecture peut évoluer d'une toile de fond à une interface émotionnelle. Les visiteurs n'entrent pas simplement dans une pièce ou un bâtiment, mais dans un état modifié où leurs sens sont aiguisés, guidés et éveillés par l'environnement. Il s'agit moins de structure que d'atmosphère, moins de murs que de perception. Le projet prouve que les futurs espaces ne seront pas simplement conçus pour fonctionner ou pour impressionner, mais aussi pour faire résonner les émotions humaines d'une manière à la fois naturelle et profonde.